Ancien mai

 

Il y eu des temps magiques,
Les ai-je vus ou bien rêvés ?
Que les jours étaient magnifiques !
Mais maintenant c’est du passé.

 

C’étaient des jours, je me rappelle,
Le temps arrêté basculait
Vers des soirs fumants, irréels,
Aux fenêtres du mois de mai.

 

On voyait les murs se couvrir
De mots étranges mais plaisants
On entendait des cris, des rires
Jusque dans le matin bleuissant.

 

Ce fut, je crois, une invasion
Qui tint le pavé tout un mois
Ce fut, c’est sûr, une irruption
De poésie sous tous les toits.

 

La vieille ville s’ébrouant
Secouait ses écailles noires
Et déversait sur ses trottoirs
Des enragés aux yeux d’enfant.

 

C’était étonnant et bizarre :
D’aucuns se terraient de frayeur
Quand d’autres, ivres de bonheur
S’embrassaient sous le Pont des Arts.

 

Humeur de fête ou bien de guerre ;
Ce fut rupture pour un temps
L’espoir d’un peuple renaissant
Qui maintenant n’a qu’à se taire.

 

C’était en mai, je me souviens.
La Parole tenait les rues
Les voix aujourd’hui se sont tues
Dans la fadeur du mois de juin.

___________

12 avril 2010



30/11/2011
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