Anti-poème
Je ne suis pas martyre
dans l’arène où les lions pelés
lèchent les plaies des saintes :
je ne suis pas une sainte,
même si j’ai les mains nues,
je n’ai pas les grands yeux
doux des voyantes,
même si je vois trop
de trous-du-cul.
Je n’ai rien à vendre,
et je n’ai pas d’images
pour vous étonner.
Je n’ai pas les bons papiers,
et je n’ai pas non plus
les bon billets
ni les cartes estampillées.
J’ai bien des clichés,
vingt quatre clichés à la seconde
derrière les paupières
du film inachevé, ce mauvais film
qui sans cesse
vient me zébrer le cerveau.
Et je jette les clichés, parfois,
en mots, sur du papier,
Et personne, je dis bien personne
n’a le droit de juger,
ni de compter, du haut de sa bassesse
ni mes clichés
ni mes pieds
que je vous jette
comme je jetterais
un trop plein de dégoût,
juste pour que vous lisiez
sur vos écrans fantomatiques,
vous les autres fantômes,
pour me lancer peut-être
une réponse,
d’autres clichés photographiés
dans vos cœurs, si près,
ou si loin de mes terreurs.
Et je n’ai pas non plus
la politesse bête,
la gentillesse policée
ni la belle voix bien placée
pour me faire mon fromage.
Et je ne veux pas emprunter
la voie du trottoir poétique
pour aller me faire voir,
ou me faire consensuer
dans l’universel consensus
des communautés.
J’écris mal, j’écris seulement
comme on pourrait crier.
25 décembre 2010
dans l’arène où les lions pelés
lèchent les plaies des saintes :
je ne suis pas une sainte,
même si j’ai les mains nues,
je n’ai pas les grands yeux
doux des voyantes,
même si je vois trop
de trous-du-cul.
Je n’ai rien à vendre,
et je n’ai pas d’images
pour vous étonner.
Je n’ai pas les bons papiers,
et je n’ai pas non plus
les bon billets
ni les cartes estampillées.
J’ai bien des clichés,
vingt quatre clichés à la seconde
derrière les paupières
du film inachevé, ce mauvais film
qui sans cesse
vient me zébrer le cerveau.
Et je jette les clichés, parfois,
en mots, sur du papier,
Et personne, je dis bien personne
n’a le droit de juger,
ni de compter, du haut de sa bassesse
ni mes clichés
ni mes pieds
que je vous jette
comme je jetterais
un trop plein de dégoût,
juste pour que vous lisiez
sur vos écrans fantomatiques,
vous les autres fantômes,
pour me lancer peut-être
une réponse,
d’autres clichés photographiés
dans vos cœurs, si près,
ou si loin de mes terreurs.
Et je n’ai pas non plus
la politesse bête,
la gentillesse policée
ni la belle voix bien placée
pour me faire mon fromage.
Et je ne veux pas emprunter
la voie du trottoir poétique
pour aller me faire voir,
ou me faire consensuer
dans l’universel consensus
des communautés.
J’écris mal, j’écris seulement
comme on pourrait crier.
25 décembre 2010