L'enfant
J’aimerais que sous de grandes palmes;
Mon corps et mon âme se reposent.
Je voudrais sur moi un soleil calme
Et chaud sur mes paupières mi-closes.
Je voudrais sentir le sable lourd,
Épouser la forme de mon dos,
J’aimerais que mes membres gourds
Acquiescent enfin au repos.
Ce seraient des rêves si légers,
Des rêves comme on fait en enfance
Je voudrais tant ma tête poser
Dans le lourd sommeil de l’innocence.
Mais ne trouverai cette quiétude
Qu’emportée sur les ailes d’un ange
Mon corps et mon âme son perclus
D’être un jour entrée dans cette fange.
J’ai perdu tendresse et innocence,
Et le ciel pour moi n’est plus si doux
Je regrette les palmes d’enfance
Où je dormais, confiant en tout.
Et si un jour revenaient ces heures
Enfance bercée par la nature ;
Et si la nuit avec sa douceur
Caressait l’enfant à l’œil d’azur.
L’enfant serre dans son petit poing,
Une graine de vie : sang tiédi
Sable que dans son sommeil retient.
La sourde impatience de la vie.
Enfant je voudrais redevenir,
Souriant à la brise et aux branches
Cachant du soleil le chaud sourire,
Dormir du sommeil de l’enfance.
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21 mai 2010