Hiver

Hiver, cruel hiver, quand tes neiges nous glacent,
Que d’horreur et beauté sous ton char triomphant !
Comme l’os dénudé que le frimas embrasse,
Tu montres avec piété la trahison du temps !

Je vois dans tes décombres la mort des cités,
Leurs feux d’or en désastre de noir et de blanc.
Les trottoirs sont sordides, les rues défoncées,
Les passants apeurés fuient l’ombre d’un mendiant.

C’est la boue, c’est la guerre, et ce n’est pas magique
Les arrêts d’autobus sortent comme des dents.
Les immeubles déploient leur misère tragique
La cité a croulé sous un bombardement…

Mais, Hiver, bel hiver, tes campagnes se givrent ;
Les collines s’en vont vers la nuit en rêvant.
Ton souffle clair et pur me rendra bientôt ivre
Et je pense à mes jours avec un tremblement.

En hiver on ne voit sur les chemins gelés,
Que des chiens affamés, poètes méditant
Sur les étés passés, les ailes déployées
Des oiseaux bataillant dans le jour finissant.

Hiver, mon bel hiver aux longues plaines blanches
On entend le corbeau dans l’air froid coasser
Il répond à l’appel pour prendre sa revanche
Quand la moisson viendra à la fin de l’été.

Dans ce monde immobile il nous faudra penser
Que toute chose meurt pour nourrir d’autres fleurs.
Quand le printemps viendra pour tout recommencer,
Le temps nous guettera avec aussi la peur.

 

Décembre 2010



01/08/2011
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