La poésie, c'est trop dur...
Un jour je partirai, loin des bourgs, loin des villes,
Éveillant de mon pas les animaux tranquilles
Je marcherai sans hâte, sans me sentir perdue
Vers le pays ancien où mon âme à vécu.
J’avancerai en songe, et mes yeux très limpides
Boiront tout mon passé quand je suivrai mon guide.
J’aurai pour tout bagage un cœur plein de regrets
De n’avoir bien connu que l’amour imparfait.
Et puis….
Oh ! Et puis, merde !
C’est suranné, vieillot, démodé, beurk !
En plus tout le monde peut comprendre ce que ça veut dire.
Comment peut-on encore perdre son temps à écrire des conneries pareilles ?
Des enfants meurent au Sahel, la télé nous ment tous les jours,
Internet nous englue dans sa toile, on ne parle même pas à son voisin de palier...
Non, non, j’ai bien remarqué, il n’y a que deux styles qui passent :
le style hermétique où personne ne comprend rien et donc n’ose rien dire ou…
le style déjanté à connotation psychédélique.
Mais je sais pas faire, j’ai bien essayé les cèpes, c’est tout ce que j’ai sous la main.
Et aussi, en plus, les alexandrins et octosyllabes sortent de ma tête sans ma demander
mon autorisation… Que faire ?
Et en plus je vais me faire allumer comme une collégienne :
« Oui, l’intention est bonne…Ça manque de rythme, ça manque de peps… patati-patata… »
Bon je jette l’éponge. Désormais je n’écrirai qu’en prose, ou à la rigueur, je me permettrai de la poésie quand je pourrai pas m’en empêcher, on dira au moins que c’est « vrai »…
Bon, mais pour ça faut que je déprime à fond…. Quelqu’un pour tuer mon chien ? Ou rentrer chez moi et voler ma super-télé à écran plat ? Ou me piquer mes antidépresseurs ?
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3 octobre 2010