Ô, rage

 

Dans la campagne sauvage
Et le galop de l’orage,
La joie du monde rugit,
Zébrée d »éclairs éblouis.

 

Un Dieu rieur se déchaîne
Pour nous laver de nos peines :
La fête des éléments
Réunis en cet instant.

 

Je vois l’éclair éclater
J’entends l’orage tonner.
L’eau du ciel frappe les feuilles
Qui sans broncher les accueillent.

 

Air, feu, terre, eau : mes enfants
Sautez sous l’averse en riant ;
Têtes renversées au ciel,
Nus sous cette eau sans pareil.

 

Dans les flaques vous dansez :
Vous fêtez l’eau libérée.
L’eau peu sage, bouche ouverte,
Buvez la pour mieux renaître.

 

L’adulte voit sans comprendre
L’enfant qu’il croyait si tendre :
Il goûte la pluie de minuit,
Il est pris de frénésie.

 

Qui se doute que l’enfant
Est tout près des éléments ;
Dans le champ ou bois perdu
Se cache l’âme têtue.

 

On en aura raison, sûr,
Quand il deviendra mature.
Cela ira vite, allez :
Il sera vite accablé.

 

Comme nous il aura peur,
De la pluie ou du bonheur.
A l’abri de sa fenêtre,
Loin des arbres et de son être.

 

Pour l’heur’ aime ce Dieu là :
Ainsi s’expose sa joie,
En grands éclairs magnifiques
En eau douce et bénéfique.

 

Laissons donc danser l’enfance,
Nue, rieuse, dans ses transes.
Ne craignons pas qu’elle crie
C’est de bonheur, je vous dis.

_________

11 juin 2010



14/10/2011
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