Août
Si longs sont les jours de l’été vieillissant.
Le soleil sans faillir brûle la terre encore
La sève redescend dans les herbages morts :
Jours de plomb, nuits lourdes d’un été languissant.
Dans les cieux s’amoncellent, préparant l’orage
Des nuages entassés, de l’Ouest venus,
Prêts à combattre sur les blés déjà battus.
En éclairs bleus tonnant au dessus des villages.
Et les vielles roses fanées, de leurs pétales
Font sacrifice au mois d’Août, perdues sous les pierres
Leurs parfums et couleurs mourantes sous le lierre :
Mais demain renaitra une fleur sans égale.
La fleur n’y pense pas, se contentant d’être
La fleur fanée ne sait pas qu’elle est tombée
Sous les coups du mois d’aout à ses éclairs livrée
La fleur n’y pense pas, je sais qu’elle va renaître.
Mais ils sont si longs ces jours où je me languis
Où je vois cet été et ses fruits murissants
Ployant, tombant sur le sol qui va pourrissant
Du jeune Printemps les magnifiques fruits.
Fin de l’été, la nuit tombe avec violence.
La nuit dit : désormais il faut se préparer
Penser à l’automne, les volets bien fermer
Cueillir les fruits d’Août en remerciant notre chance.
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13 avril 2010