Appel



A ma mère en cendres sous le feu mourant de ma mémoire ;
A mon père qui me donna une fois la main ;
Aux larmes plus lucides de l'enfant, debout au vent ;
Aux quatre horizons d'ou vient le souffle ;
A mes amis, morts ou vivants
A mes ennemis ;
Aux cathédrales érigées sur du sable ;
Aux Dieux, de bois ou de plâtre ;
Aux hommes et aux femmes perclus, ivre-morts
ou simplement vivants ;
Aux sages qui ont perdu la tête,
Au fous qui sont des sages
Aux prisonniers et à leur soif de liberté ;
A toutes les sources d'eau vive qui n'en sont qu'une ;
A l'océan et à ses vagues ;
Aux plages où s'échouent nos espoirs
A tous les arbres et à leurs racines ;
Aux fleurs épanouies prêtes à faner
A l'herbe piétinée  qui relève la tête ;
A tous les chemins, et à tous leurs cailloux
Aux électrons, libres ou non, et à leur danse
Au noyau de l'atome de toute éternité ;
Aux étoiles, au vide ;
Au soleil éclairant ce monde d'un côté à l'autre ;
A la force que nous devons saluer,
de gré ou de force ;
Au désespoir et aux futurs passés ;
A la colère et sa sœur la rage ;
Aux imprécations et aux prières ;
Aux malheureux qui cherchent le sommeil ;
Aux combattants et aux combats toujours neufs ;
Aux armées vaincues.

A la mort
A l'ennui qui défait le tissu des jours ;
Au matin que dément le soir ;
A tous les cris joyeux ou muets ;
Au mal et à toutes ses tortures raffinées ou brutales ;
A l'Homme cloué sur la croix
et qui est censé donner l'exemple ;
A la lumière et à l'absence de lumière.

Nue dans mes chaines et délivrée de tout espoir :
Je vous appelle.

23: 01:2011
 



30/07/2011
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