Au fond des bois...
Au fond des bois l’espoir se meurt,
Meurt tout doucement, pas de sang
L’espoir, une fragile fleur
Qu’écrase une botte en passant.
Ce fut la tentative ultime,
D’un être toujours obstiné
Qui rêvait d’un amour sublime,
Ne voulant pas désespérer.
Au bois de ce cœur, c’est l’hiver
Désormais il s’avoue vaincu
Par ces rigueurs, ces lacs de verre
Ne réfléchissant que les nues
Grises et noires, l’indifférence
Pour une vieille fleur fanée
Pour ce corps en désespérance,
Pour ces désirs toujours reniés.
Au fond des bois, l’affreux silence,
Complice d’un crime, se tait,
Crime d’oubli, d’indifférence :
Celui en qui l’on espérait.
Au fond des bois, l’espoir violé
Se cache, mourant doucement,
Aux yeux communs dissimulé,
Sans plus d’histoires, simplement.
C’était la dernière romance ;
Morte à présent, et les années
N’ont plus d’importance ; pas de chance
Sinon la poésie chanter.
Et puis aussi, n’aimant plus rien
Se moquer de tout, ou pleurer
Sur les roses d’hier matin
Non respirées dans la rosée.