Ils sont tous foot
Aux infos tous les soirs, le rendez-vous des cons :
C’est le grand concours des journalistes niais.
L’écran vomit du foot, et d’un coup de talon,
Envoie l’information dans un néant épais.
C’est l’heure de la piqûre, elle est bien dosée
Le monde dans la guerre et l’injustice meurt
Les pauvres de partout ont bien une télé :
Le mensonge revêt ses criardes couleurs.
Le jeu est peu subtil, il n’est pas bien malin.
La machine est rodée, la machine est parfaite :
Elle est si bien huilée, elle marche si bien,
Car nous avons des jeux, du pain rance et des fêtes.
Finis sont nos pays, mais pour le Dieu football,
Son bon Gaulois de trois couleurs peinturluré.
L’Africain pour un temps pense avoir le beau rôle
Les nations abolies vont à leur bal masqué.
En avant l’idéal du sport footballistique.
On va tout dissoudre dans les fêtes outrées,
Dans une grande parabole balistique :
La course formidable d’un ballon crevé.
Les millions sauteront, les dollars se perdront.
Les palaces où l’or coule avec la cocaïne ;
Logent dans la soie les princes de l’illusion,
Quand de maigres enfants jouent parmi les ruines.
Le football c’est la guerre. Écoutons la Novlangue :
Le football c’est la paix, justice et amitié.
La terre mondiale parlant la seule langue
D’un gros ballon de cuir pour mieux nous bêtifier.
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13 juin 2010 à