L'âme est telle
J’ai entendu son cri dans un feu d’étincelles
J’ai vu ses yeux hantés, de douleur affolés.
Je lui ai dit « tais-toi » et je l’ai piétinée,
Et puis à la nuit noire elle est parue, plus belle.
Sa robe déchirée, ses longs cheveux défaits,
Au dessus de mon lit faisaient comme un miroir
Où je fuyais sans cesse en de sombres couloirs.
Quand je l’ai entendue, comme elle suppliait !
Je ne connaissais pas cette flamme immortelle,
Ni sa beauté blessée, ni sa magnificence.
Et je l’ai insultée, la couvrant de souffrance,
Puis je l’ai enterrée dans l’ennui du réel.
Mais cette fleur de sang crevasse le pavé
De mes amours errants et de ma déraison.
Plus forte que les mots j’entends son oraison,
Et ne puis désormais à sa voix me fermer.
Cette voix c’est mon âme, et elle est bien réelle
Vous ne la voyez pas, enfouie au fond de moi
Et tu ne l’entends pas, criant au fond de toi,
Dans un sublime effroi, au désir tout pareil.
20 novembre 2010