Le buveur d'eau

Comment parler de la misère,
brûlant désert
comment parler de cet enfer
du buveur d’eau.

Hier il a brisé son verre
en mille morceaux
entre les larmes et la colère :
c’était le verre de trop.

Comment montrer son cœur en deuil,
en noirs lambeaux,
flottant au vent du désespoir
que lacèrent les corbeaux.

Comment montrer le gouffre avide
du buveur d’eau,
aspiré dans le vertige
du reposant chaos.

Aux marches de l’Éden il se traine,
sans trouver le repos,
buvant le sang coulant de ses veines
à fleur de peau.

Les longs jours blancs s’écœurent,
étant de trop
tandis que les carnivores fleurs
envahissent son cerveau.

Comment dire cette ivresse
qui le délaisse
et quand reviendra la liesse
pour le buveur d’eau ?

Quand donc finira le calvaire,
croix sur le dos
sur ce chemin où se perd
la dernière goutte d’eau.

Ah ! Que revienne l’espoir
lui qui n’a plus de mots.
Et qu’enfin il puisse boire
le vin clair, le vin nouveau !

janvier 2011



31/07/2011
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