Le Paon
Trempé dans un ardent vitrail
Le paon s’étale en plein midi.
Il jaillit de l’ardent corail
Où rouge et bleu sont abolis.
Ses milliers d’yeux me contemplent :
Regards sévères et glacés,
Frappant piliers et murs du temple
De vifs éclats éparpillés.
Fumées d’encens, ombres austères,
Où les yeux du paon nous dominent
La main d’un croyant en prière
D’un pâle rayon s’illumine.
Alors c’est une épiphanie
L’incroyant tout à coup s’arrête.
L’œil divin d’effroi le transit,
Un soupçon lui monte à la tête.
Et si ce Dieu me regardait
Par les yeux de l’oiseau magique ?
Il oublie que cela n’était
Qu’un vulgaire effet de l’optique.
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16 mai 2010