Un dimanche en hiver
Dans les grands bois du Dimanche, en hiver,
On peut voir les chasseurs allant par deux.
De leurs chiens, de leurs fusils ils sont fiers ;
Ils vont chassant les animaux peureux.
Sur la neige éclatante du Dimanche,
Des traces de sang bien rouge éclaboussent
Notre joie de marcher, dès qu’on se penche
Sur le chemin gelé où rien de pousse.
Dans les bois du Dimanche, même en hiver,
Pour le chevreuil, le lapin effaré,
Le pigeon et le lièvre, c’est la guerre
Sous les plombs de ces gros hommes bottés.
Mais quoi ! La campagne leur appartient
Ils chassent en groupe pour s’amuser.
« Eh! Toi, donc, promeneur, on est du coin ! »
Emmène ton chien ailleurs gambader! »
Alors je pense à la neige bien rouge :
Dans le sous-bois, un animal caché ;
Jusqu’à midi il ne faut point qu’il bouge.
Il lèche ses plaies, de terreur enfiévré.
Ils sont bien longs les Dimanche en hiver
Dans ces grands bois repeints en noir et blanc
Où marchent en riant les hommes fiers
Qui bientôt vont retrouver leurs enfants.
Mais c’est midi, les cloches vont sonnant
Bientôt les chasseurs replient leurs fusils :
Il reste du sang rouge encore fumant
Et quelque part une bête gémit.
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Jeudi 8 avril 2010