Le Tigre (hommage à William Blake)
« TIGER, tiger, burning bright
In the forests of the night,
What immortal hand or eye
Could frame thy fearful symmetry? »
Le Tigre flamboie clair dans le ciel écarlate,
Le tigre qui bondit dans la forêt des nuits,
Forgé par le démiurge au compas inouï
Sur l’enclume improbable où l’ étincelle éclate.
Le tigre parfait, terriblement symétrique,
Effroyable beauté jaillie d’un feu très pur :
Le poète l’a vu dans ses rêves obscurs
De ses yeux lacérés de lueurs électriques.
Le tigre évanoui dans la jungle des villes
Revient parfois brûler dans nos cœurs trop tranquilles,
Dans un sublime effroi terrasser notre esprit.
Et comme le poète, je me dis alors :
Quel est le forgeron, à qui fut ce bras fort,
Quel est donc ce démon qui fit la Poésie ?
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12 mai 2010