A mon père

Mon père perdu, je te retrouve
dans l'image d'une colombe
sur mes mains nues.

Mon père, Ibère,
j'entends encore ton gramophone
posé par terre
dans le halo d'un réverbère,
les nuits d'été,
enchantées jusqu'aux étoiles
dans les voix,
les accords et les voiles
du Flamenco.

Mon père, ouvrier,
je te vois travailler,
vieux et fatigué,
lentement, amoureusement œuvrer
les stucs sculptés
des plafonds parfaits.

Mon père, mon pauvre père,
qui fut abandonné,
sa gloire passée,
dont il ne restait
qu'un triste sourire,
un canari en cage,
un chien en peluche
le jour où tu as dû
me laisser.

Mon père, mon triste père,
humilié,
en pyjama rayé dans l'hopital
des dépossédés :
mon père, mon héros tombé.

Mon père, mon père aimé,
que je n'ai jamais pu pleurer,
jeté comme un déchet,
à la fosse commune,
sans une mot, sans un pleur,
de son enfant spoliée
de son amour, de son passé.

Mon père, aux nuits
des jardins étoilés,
mon père qui m'a aimé,
Mon père, malgré tout,
rien ni personne
ne t'as effacé.

Tu seras toujours mon père :
celui qui m'a donné plus que
la vie,
mon père, mon histoire,
à toi je suis liée.
__________
Juin 2011




30/07/2011
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