Aimer, ne plus aimer
Je ferais mieux de me taire.
Aimer, c’est profond mystère
Ne plus aimer l’est aussi.
Misère, cela vous détruit !
On s’accroche à l’être proche :
On oublie les anicroches
Comme on voudrait recoller
Ces petits morceaux cassés !
Pour celui qui vous aimait,
C’est torture car jamais,
Jamais il ne se repose
Ni ne sent l’odeur des roses.
Pour celle qui n’aime plus,
C’est tourment, défaite et plus.
Elle tient à ce rafiot
Usé, qui va à vau l’eau.
C’est douleur, égarement :
Par peur on triche et on ment.
Peur de faire tant de mal :
L’autre ou soi, chagrin banal.
Ne plus aimer, mais pourquoi ?
Pour rien, c’est la vie parfois.
C’est ainsi bien trop souvent
Nos amours ne sont que vent.
Si j’étais une moniale,
Aux amours bien paroissiales
Je pourrais aimer la croix,
Du Christ entendre la voix.
Mais je ne suis pas moinesse
Pourtant un amour céleste
Nous protège du mystère
Sur lequel on doit se taire.
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13 avril 2010