Lettre au galérien

J’écris ce soir au galérien
Qui court la rue de la Colère
Dans un parcours non linéaire
En se fichant des grammairiens.

Tu ne peux chanter, tu es sourd
A la complainte des galères.
Tu ne peux dire ta misère,
Et ne cherche plus de secours.

Qui donc t’a puni, miséreux,
Dis-moi, qu’as-tu donc bien pu faire
Pour avoir aux mollets ces pierres ?
Si ce n’est de naître en ces lieux…

Et les passants ne le voient pas,
Ce gueux puant, ce pauvre hère.
Et d’ailleurs, qu’ont-ils à en faire ?
Le galérien n’existe pas.

La froide roue de la fortune
Un jour t’a fait tomber à terre.
Tu n’es plus rien : pas de prière,
Peut-être juste la rancune.

Le galérien mourra bientôt
Au parvis d’une église fière
On n’avertira pas sa mère
De ce décès venu trop tôt.

Galérien, tu ne pourras lire
Ces quelques mots écrits pour toi
Livré au vent tu n’entends pas
Vibrer les accords de la lyre.

20 novembre 2010



04/08/2011
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