Pensées de ville

J’ai longtemps aimé la folie des grand-villes,
et je m’y suis baignée…
Les boulevards et leurs lents troupeaux dociles
roulant vers des horizons barricadés ;
Rêves d’asphalte et de bitume ;
Parfums goudronnés.
Le cri silencieux des arbres emprisonnés,
domestiqués par le trottoir
où les chiens en laisse
vont pisser.

 

Les cafés, les boutiques,
les étals des boutiques,
les terrasses des cafés
A Montparnasse ou Saint-Germain,
Même les ivrognes ont l’air intelligent,
Quand on les regarde en passant.

 

Tous ces quidams lovés dans leur coquille
de métal et de plastique mobile,
recroquevillés sur des rêves, des monologues,
des terreurs secrètes, ou…sur rien.

 

La rame de métro qui déboule, furieuse,
dans le parfum puissant,
sulfureux, brulant, unique, inimitable
de l’enfer parisien.

 

Les kiosques où s’étalent bien trop de journaux
pour que cela fasse des nouvelles.
Les cinémas qui ont bien trop de salles
pour y faire du cinéma.
Les monuments qui sont juste là,
tellement là, qu’on ne les voit pas
Les musées …
Ah ! Oui, les musées qui fatiguent les pieds
sous prétexte de cultiver les esprits,
Les grands théâtres : c’est la ville
qui est le plus grand théâtre.
Qui écrit le drame ?

 

Le bruit qui est silence,
le silence qui hurle,
les saisons : hiver, été
Printemps, automne truandés.
(C’est pendant l’été que la ville existe).

 

Maintenant je vis à la campagne
où poussent : des arbres, de l’herbe,
de la solitude, des saisons,
mais surtout
du silence qui est silence,
et aussi
du bruit qui est bruit.

_________

2 octobre 2010



23/09/2011
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