Sommeil
Se laisser enfin glisser, poings fermés,
Dans le sommeil sans peine et sans idées.
Les yeux grands ouverts dans le sein de sa mère,
Lové comme un amant dans le creux de la terre.
Tout autour et lointaines, les vagues meurtrières,
Les étoiles posées sur le sable du temps.
Ou bien sous un grand arbre, quand le mois d'août se meurt,
A l'heure douce et chaude, quand le silence tombe
Doucement, sans rêver, dans cette éternité,
Une larme séchée, et plus loin sur les tombes
Le chagrin secourable égalisant les ombres.